Le toit haussmannien est systématiquement composé de zinc. Réalisés durant la modernisation de la ville de Paris, les immeubles haussmanniens incarnent désormais la capitale française. Or, les toitures des immeubles haussmanniens sont encadrées par des règles d’urbanisme bien précises. Cette page vous dit tout sur le toit haussmannien, petit morceau du patrimoine français.
Table des matières
ToggleQu’est-ce qu’un immeuble haussmannien ?
Si nous nous intéressons ici en particulier à la toiture d’un immeuble haussmannien, force est de constater que la couverture en zinc des toits de Paris n’est pas forcément l’élément le plus remarquable d’un immeuble haussmannien, tout du moins pas depuis le sol. Intéressons-nous donc brièvement à l’architecture haussmannienne.
C’est quoi un immeuble haussmannien ?
Pour rappel, un immeuble haussmannien est un bâtiment conçu lors de la modernisation de Paris, sous les ordres du baron Georges Eugène Haussmann (qui a donné son nom à ces logements bien connus).
Devenu préfet de la Seine en 1853, sous les ordres de Napoléon III, le baron Haussmann a eu l’ordre de moderniser la ville de Paris, devenue trop étroite, trop sinueuse et pas suffisamment adaptée à sa population grandissante.
Les immeubles haussmanniens sont les quelques milliers de bâtiments conçus lors de ce grand chantier de modernisation, entre 1853 et 1870. Si on peut encore les reconnaître très aisément, c’est parce qu’ils faisaient l’objet d’une architecture très spécifique et très codée.
On trouve essentiellement ces immeubles le long des avenues parisiennes et à proximité des gares, car ils ont été conçus pour redessiner les plans de Paris et y fluidifier les déplacements.
À savoir : ces premiers immeubles conçus sous Napoléon III ont donné naissance au style haussmannien, qui a perduré dans la capitale bien après 1870. Certains immeubles à Paris (mais aussi en Île-de-France) ont donc le style haussmannien, sans forcément être de « vrais » immeubles haussmanniens.
Comment reconnaître le style architectural haussmannien ?
Si nous allons nous intéresser ici aux toitures des immeubles haussmanniens, qui sont déjà une belle partie du patrimoine architectural parisien, force est de constater que l’immeuble haussmannien se reconnaît avant tout grâce à sa façade.
Voici les principales caractéristiques architecturales des bâtiments haussmanniens :
- La façade d’un immeuble haussmannien est en pierre de taille, et souvent décorée à l’aide de modénatures plus ou moins sophistiquées.
- On retrouve souvent une rangée de balcons au cinquième étage (l’étage noble) ainsi qu’un balcon filant au cinquième étage.
- Les immeubles haussmanniens sont alignés sur une même hauteur (de 12 à 20 mètres selon les quartiers) et ont généralement des façades homogènes.
- Un immeuble haussmannien ne dépasse jamais les 6 étages (parfois 5).
- La toiture haussmannienne, que nous allons évoquer plus en détail, se reconnaît notamment grâce à ses combles aménagés, qui faisaient office de chambres de bonne (les derniers étages des immeubles haussmanniens étant réservés au personnel et aux classes populaires).
Lisez notre dossier complet pour en savoir plus sur la façade des immeubles parisiens.
Tout savoir sur le toit haussmannien
Tout comme leur façade, la toiture des immeubles du baron Haussmann était assez codifiée. Ainsi, la modernisation de Paris sous le Second Empire a également harmonisé les couvertures de toit à Paris, comme nous allons le constater.
Les spécificités de la toiture haussmannienne
Globalement, le toit d’un immeuble haussmannien à deux principales caractéristiques :
- Pour commencer, le toit haussmannien est un toit en zinc. C’est sa principale caractéristique, à tel point que ce matériau est devenu symbolique des toits parisiens. Il s’agit généralement d’une couverture zinc sur tasseaux, que l’on reconnaît à la présence régulière de reliefs entre les plaques de zinc. Chaque relief est tout simplement un tasseau, autour desquels les feuilles de zinc sont posées.
- Par ailleurs, les toits haussmanniens forment généralement un angle large de 45 degrés, qui permet de rendre les combles habitables. L’un des enjeux de la modernisation de Paris était de créer des dizaines de milliers de logements supplémentaires, et chaque mètre carré habitable compte !
- La présence de cheminées sur les toits haussmanniens est également incontournable. Les fameuses petites cheminées de Paris fourmillent sur les toitures haussmanniennes. Et pour cause, chaque étage d’un immeuble haussmannien avait accès à sa cheminée (elles sont aujourd’hui pratiquement toutes condamnées). On note que le style haussmannien en décoration intérieure reflète la présence de cheminées en toiture, car la cheminée en marbre est souvent la pièce centrale d’un intérieur haussmannien.
- Enfin, on peut retrouver de l’ardoise naturelle sur les brisis des toits haussmanniens (les parties inclinées devant la rue, mais ce n’est pas systématique. Comme les modénatures de façade, l’ardoise sur brisis permettait d’habiller l’immeuble et de lui donner une touche noble.
Le choix du zinc sur les immeubles haussmanniens était un choix pratique, économique et architectural. Ce matériau était en effet léger, peu coûteux, moderne et maniable. Pour en savoir plus sur le sujet : lisez notre dossier sur le sujet.
Le zinc et les toits de Paris
Est-il utile de préciser à quel point Haussmann et ses immeubles ont eu un impact important sur l’architecture parisienne ? À titre d’exemple, plus de 60 % des couvertures de toit à Paris sont encore en zinc de nos jours.
Le zinc de toiture est devenu symbolique de l’âme de Paris. À tel point que les toits en zinc de Paris sont candidats au titre du patrimoine immatériel de l’UNESCO. La France cherche à inscrire au patrimoine le savoir-faire et le talent des couvreurs-zingueurs, seuls à même de restaurer les toitures haussmanniennes.
Pourquoi le zinc pour un bâtiment haussmannien ?
Si vous vous interrogez sur le choix du zinc par le baron Haussmann lors de son travail sur Paris, il faut savoir que de très nombreux éléments justifient le recours au zinc de toiture à Paris.
En réalité, les deux principaux choix qui ont poussé au choix de la couverture zinc à Paris sont les suivants:
- Moderniser la ville : il faut bien comprendre que l’architecture de Paris va de pair avec l’industrialisation des procédés de fabrication. De même que le recours à la pierre de taille a été permis grâce aux voies ferrées et aux nouveaux procédés de fabrication, le choix d’une toiture métallique s’est fait dans un cadre de modernité. En lieu et place de la tuile et de l’ardoise, le toit de zinc était un toit éminemment moderne pour son époque.
- Faire des économies : mais il serait mentir de dire qu’Eugène Haussmann était prêt à tout sacrifier au nom de la modernité. En réalité, le choix du zinc était également un choix intelligent du point de vue économique. Et pour cause, les plaques de zinc étaient légères, peu coûteuses à produire et surtout à transporter. Mieux encore, elles nécessitaient une charpente fine, ce qui permettait de faire des économies importantes sur le bois de charpente.
De nos jours, le zinc de toiture reste pertinent dans la capitale. Si son coût a nettement grimpé depuis le XIXe siècle, ce matériau reste durable et très facile d’entretien. Il a donc tout à fait sa place sur les toitures d’immeubles en copropriété.
Devis de rénovation d’un toit parisien
Il faut savoir que la plupart des immeubles haussmanniens sont protégés. Sur de nombreux immeubles parisiens, les règles d’urbanisme locales imposent par ailleurs l’utilisation de la couverture zinc.
Ainsi, il est impératif de confier la rénovation d’une toiture à Paris à des spécialistes du patrimoine parisien. Si vous le souhaitez, DSD Rénov est une entreprise de toiture et de rénovation des bâtiments anciens. Ainsi, nos couvreurs zingueurs sont tout indiqués pour la rénovation d’une couverture de toit à Paris.
N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes à la recherche d’un devis de rénovation de toiture à Paris ou en Île-de-France, que ce soit sur un immeuble haussmannien ou pour d’autres édifices.