Les pays européens font face à une crise énergétique de grande ampleur, qui risque de s’intensifier dans les années à venir. Alors que peut-on faire en tant que citoyen simple pour ressentir le minimum possible les dégâts de la crise énergétique ?La guerre en Ukraine a impacté non seulement les politiques des Etats européens mais aussi le portefeuille du citoyen lambda. Au vu d’une augmentation considérable sur leurs factures d’énergie, beaucoup de personnes ont commencé à s’intéresser à l’efficacité énergétique (le rapport entre l’énergie utilisée par un édifice et celle qu’il consomme) de leurs habitations.
Il convient toutefois de souligner que tout le monde en Europe ne ressent pas de la même manière les effets de la crise énergétique. Des études récentes montrent que les pertes de température domestiques varient considérablement d’un pays à l’autre à travers l’Europe.
Alors comment savoir quel type de bâtiment est le moins impacté par la crise actuelle afin d’améliorer son habitation ou en vue d’acquérir un bien immobilier ?
« Les habitations qui sont les plus performantes sur le plan énergétique sont celles construites récemment, isolées conformément aux nouvelles normes et qui sont peu énergivores ou encore les habitations construites avec des matériaux en terre crue -donc des habitations qui n’existent presque plus-: Il y en a quelques-unes en France, dans lesquelles la toiture est par exemple en chaume, les murs sont en terre crue, ce sont des bâtiments très peu consommateurs d’énergie », explique Daniel Sirene, gérant de la société DSD Rénov, spécialisée dans la restauration de bâtiments anciens et patrimoniaux.
L’ancienneté et la qualité d’isolation d’une habitation déterminent sa performance énergétique
Deux éléments déterminent la performance énergétique d’une habitation : son ancienneté et sa qualité d’isolation. D’une manière générale, plus la part des nouveaux bâtiments résidentiels est élevée, plus la performance énergétique globale du parc immobilier sera élevée. L’âge d’une maison a donc une grande incidence sur sa perte de chaleur – ainsi qu’une gamme d’autres mesures d’efficacité énergétique. Des études montrent que les coûts énergétiques des maisons plus anciennes sont plus du double de ceux des maisons plus récentes.
Force est de constater que la grande majorité (85 %) du parc immobilier de l’UE fut construite avant 2001, dont une grande partie avant l’introduction des premières normes thermiques dans les années 1970, conçues après les crises pétrolières causées par la guerre et les troubles politiques au Moyen-Orient.
Selon une recherche de Tado°, la société allemande leader dans le domaine de la gestion du climat des maisons intelligentes, basée sur l’examen de 80 000 foyers dans 11 pays européens entre décembre 2019 et janvier 2020, les pertes de température domestique sont les plus élevées au Royaume-Uni, qui possède le parc de logements le plus ancien avec 37% des maisons construites avant 1946. Le Royaume-Uni est suivi par la Belgique, la France, les Pays-Bas et l’Espagne. C’est tout le contraire pour la Norvège et l’Allemagne où les pertes de température domestique sont les plus faibles.
A l’heure actuelle, compte tenu de la flambée des prix de l’énergie, les pays européens s’empressent de trouver des solutions efficaces afin d’améliorer l’efficacité énergétique de leur parc immobilier.
L’isolation des bâtiments : Une priorité pour la Commission européenne
La Commission européenne a présenté son plan REPowerEU dont les objectifs principaux sont l’économie d’énergie, la production d’énergie propre ainsi que la diversification des approvisionnements énergétiques. Afin d’atteindre ces objectifs, la Commission européenne donne la priorité à l’isolation des bâtiments. Elle encourage les Etats membres à rénover 15 % de bâtiments les plus mal isolés d’ici 2030. L’objectif ultime est de rendre le parc immobilier européen entièrement neutre en carbone d’ici 2050.
« Aujourd’hui, une bonne isolation de façade permet de baisser sa consommation de chauffage de 30 à 45% selon ses habitudes de chauffage mais aussi d’augmenter son confort d’été pour avoir une maison plus fraîche. Elle protège votre façade des intempéries tout en améliorant la note énergétique et l’empreinte carbone de l’habitation », souligne Daniel Sirene, invitant tout citoyen européen soucieux des questions écologiques et économiques, à bénéficier des mesures de soutien mis en place par l’Etat.