L’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO est synonyme de prestige et de notoriété pour un bâtiment ou un site. Mais quels sont les critères pour un tel label ? Cela ne présente-t-il que des avantages ? Quelle position occupe la France dans le classement des pays qui comptent le plus de sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO ? Explications.Le patrimoine mondial de l’UNESCO est une appellation attribuée à des lieux ou des biens, situés à travers le monde, possédant une valeur universelle exceptionnelle. A ce titre, ils sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial afin d’être protégés pour que les générations futures puissent encore les apprécier à leur tour.

Ce patrimoine fait l’objet d’un traité international intitulé « Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel », adopté par l’UNESCO en 1972, actualisé chaque année depuis 1978 par le Comité du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), une institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies.

Seuls les pays qui ont signé la Convention du patrimoine mondial et se sont par-là même engagés à protéger leur patrimoine naturel et culturel peuvent soumettre des propositions d’inscription de biens situés sur leur territoire sur la Liste du patrimoine mondial.

Procédure à suivre pour l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO

Il y a tout de même un processus d’inscription pour pouvoir porter cette appellation.

Il faut d’abord dresser un inventaire des sites naturels et culturels les plus importants situés à l’intérieur de ses frontières. Cet inventaire est appelé la liste indicative.

Il faut ensuite préparer le dossier de proposition d’inscription. Le Centre du patrimoine mondial peut conseiller et aider l’État partie à préparer ce dossier qui doit être aussi exhaustif que possible, avec toute la documentation et les cartes requises.

Par la suite les organisations consultatives indépendantes, désignées par la Convention du patrimoine mondial : le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) vont évaluer les propositions.

Une fois qu’un site a été proposé et évalué, c’est au Comité intergouvernemental du patrimoine mondial qu’appartient de prendre la décision finale concernant son inscription.

Enfin, les sites doivent avoir une valeur universelle exceptionnelle et satisfaire à au moins un des dix critères de sélection.

Il faut savoir que les critères sont régulièrement révisés par le Comité pour rester en phase avec l’évolution du concept même de patrimoine mondial.

La France brille par son patrimoine dans le monde

La France est parmi les premiers pays au monde dans le classement mondial de l’UNESCO.

En France on compte 49 biens inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : 42 biens culturels, 6 biens naturels et un bien mixte.

Parmi les plus connus il y a :

  • Le château de Versailles et ses jardins

C’est le premier site en France à avoir été inscrit en 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Le château de Versailles est le site classé le plus visité de l’Hexagone avec plus de 8 millions d’entrées en 2018.

  • Le Mont Saint Michel et sa baie

Inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1979, le Mont Saint-Michel et sa baie, qualifiés de « Merveille de l’Occident », reçoit plus de trois millions de visiteurs par an et représente le deuxième site touristique le plus fréquenté de France. En 2021 c’est plus de 4 millions de personnes qui sont venus visiter le Mont Saint-Michel.

  • Le château de Chambord

Depuis 1981, le château de Chambord est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, soit seulement 3 ans après l’inscription des premiers monuments et sites.

En 2022, ce sont 1 053 943 personnes qui sont venues visiter le château de Chambord et acheter des billets pour les activités de loisir.

  • Pont du Gard

Le pont de Gard est le site le plus visité d’Occitanie, il y a en moyenne 1 400 000 visiteurs par an. Il a été inscrit en 1985 sur la liste des Biens du Patrimoine mondial par l’UNESCO.

  • Palais des papes

Le Palais des Papes accueille près de 700 000 visiteurs par an.

Depuis 28 ans, le centre historique d’Avignon, constitué du Palais des papes, de l’ensemble épiscopal et du Pont d’Avignon, est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

  • Le palais de Fontainebleau et son parc

Depuis 1981, le château fait partie avec son parc du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Avant la crise sanitaire le palais de Fontainebleau comptait en moyenne 540 000 visites par an. Selon certaines sources, le site ne s’est pas encore totalement remis du confinement.

Depuis 1978, le patrimoine mondial de l’UNESCO compte 1052 sites classés et répertoriés. La France est le 4ème pays à avoir le plus de sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

L’Afrique et les pays arabes sont les moins représentés par le patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils comptent seulement 186 bien inscrits pour 53 pays, ce qui fait moins de 4 biens par pays.

Un label qui cache certains effets pervers

Même si ce label n’est pas facile d’accès et est prestigieux il y a aussi de mauvais côtés.

Inscrire un site au patrimoine mondial de l’UNESCO n’est pas forcément synonyme de sa bonne préservation et de sa protection.

Obtenir ce label ne donne pas automatiquement droit à des aides financières. Il faut savoir que le tourisme de masse menace ces sites qui sont pourtant inscrits pour être protégés.

Plusieurs sites dits protégés sont menacés ou ont été détruits comme la destruction des bouddhas de Bâmiyân par les talibans en Afghanistan en 2001 ou celle du temple de Bel à Palmyre en Syrie en août 2015 face à l’impuissance de l’UNESCO.

Ces effets pervers ont aussi des conséquences pour les populations locales comme à Panama City, le classement sur cette liste en 1997 du quartier historique, le Casco Antiguo, a entraîné la relégation des plus pauvres vers la périphérie, parallèlement à la mise en tourisme de ce quartier central.

Des avantages considérables qui font oublier les inconvénients

Les nombreux avantages de ce label font souvent oublier les inconvénients qui ne sont pas ou peu connus du public.

À l’heure où le tourisme de masse est un phénomène mondial, les sites protégés deviennent des destinations phares. Il faut savoir que c’est aussi un enjeu économique. Si un site est inscrit et obtient ce label, cela devient un spot pour la région et donc attire les touristes qui n’hésiteront pas à faire des dépenses.

Ce label apporte de la notoriété, de la visibilité et du prestige aux sites qui ont la chance d’y être inscrit.

La convention avec l’UNESCO vaut une « recommandation internationale » et donc, pour les acteurs du Tourisme, un certificat de « qualité et d’authenticité » du bien culturel. C’est aussi pour cela que ce label est plus souvent utilisé comme un flagship. De même, il est créateur de destination directement et indirectement. Il y a donc un gros avantage économique. Selon certaines sources, il y aurait 20% de hausse en plus, ce qui n’est pas négligeable.

Cet avis est pourtant très partagé car certains constatent que ce label a un coût économique lié encore une fois au tourisme de masse.

Somme toute, devenir un patrimoine mondial de l’UNESCO pour un site est très difficile. C’est un prestige qui n’est pas accessible à tout le monde. Elle apporte beaucoup économiquement et touristiquement. Mais c’est aussi un poids conséquent pour les sites qui doivent faire face au tourisme de masse et donc cela comporte aussi des inconvénients.

 

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